L’INSEE publie le portrait économique et social de La Réunion en 2017. Cette synthèse analyse les indicateurs et leurs évolutions en matière de démographie, d’économie, de formation, d’emploi, de niveau de vie et de logement. La Réunion est dynamique et poursuit son développement mais reste socialement fragile.
L’INSEE et l’OPMR publient le portrait économique et social de La Réunion 2017. Il dresse le bilan d’une île de La Réunion dynamique et en progression générale sur ses indicateurs économiques et sociaux, mais qui reste structurellement fragile et toujours en retard par rapport à la métropole.
La croissance démographique se poursuit mais ralentit
Avec 851 000 habitants au 1er janvier 2016, La Réunion poursuit sa croissance démographique, même si elle progresse moins vite sur la période 2009-2016, conséquence d’un solde migratoire négatif qui augmente. Le solde naturel reste le moteur de la démographie. Le taux de fécondité se stabilise à 2,5 enfants par femme en moyenne depuis 1990. L’espérance de vie des réunionnais progresse et se rapproche de la France métropolitaine (écarts de 2 ans), mais la structure de la population évolue quant à elle sensiblement. La part des plus de 60 ans a en effet triplé depuis 1967, alors que celle des jeunes a diminué. La Réunion reste tout de même le 3ème département français le plus jeune.
Répartition et évolution de la densité de population à La Réunion
Le niveau de formation progresse mais reste faible
Malgré un niveau de formation qui progresse, la situation reste en décalage significatif avec la métropole, et plus de 30% des jeunes réunionnais de 16 à 29 ans quitte le système scolaire sans diplôme. L’espérance d’obtenir le baccalauréat est plus faible et la part des élèves sans diplôme qualifiant reste très élevée, alors même que La Réunion est en demande d’actifs qualifiés. Le niveau moyen des diplômes obtenus reste aussi moins élevé qu’en métropole. La part d’illettrisme chez les jeunes ne baisse pas, et augmente même très légèrement depuis 2007.
Répartition des jeunes réunionnais de 16-29 ans selon le niveau de diplôme
L’emploi et le chômage : le paradoxe réunionnais
Même si La Réunion est une des régions les plus dynamiques de France en créations d’emplois, le taux de chômage bien qu’en diminution depuis 3 années consécutives reste structurellement élevé : 22,4% en 2016, paradoxe mais conséquence logique de l’augmentation démographique. 138 000 personnes sans emploi souhaitent travailler en 2016. Les moteurs de créations d’emplois ont évolué depuis 2000. La construction, contributeur important jusqu’en 2008, a été fortement touchée par la crise, et l’emploi se concentre depuis dans les activités tertiaires, marchandes et non marchandes. La population active réunionnaise a fortement baissé en 2016, particulièrement chez les femmes, et explique pour moitié la baisse du chômage constatée.
Evolution de l’emploi total à La Réunion de 2001 à 2015
L’économie continue sa tertiarisation
La croissance économique retrouve des couleurs et s’installe à La Réunion avec +2,7% en 2016, entrainant avec elle une hausse importante du pouvoir d’achat, le revenu disponible par habitant est de 17 300 € en 2016, soit 84% du niveau national. Le PIB progresse plus faiblement depuis 10 ans et reste 1,5 fois plus faible qu’en France, mais il est élevé pour la zone Océan Indien. L’économie continue sa tertiarisation, les services non marchands restent encore prépondérants avec une surreprésentation des fonctions d’administration, d’enseignement et de santé. L’appareil productif réunionnais reste à cet égard bien spécifique. Le tissu économique est essentiellement composé de petites entreprises, dont les créations ont tendance a baisser depuis 2010. Le niveau des exportations des entreprises réunionnaises reste faible, de même que le taux de R&D, essentiellement porté par l’administration.
Evolution des parts de chaque secteur dans l’emploi total depuis 1954
Le niveau de pauvreté reste élevé
4 réunionnais sur 10 vivent sous le seuil de pauvreté, c’est 3 fois plus qu’en métropole, cela représente 332 000 personnes, dont 118 000 enfants. Avec 1 150 € par mois et par UC, le niveau de vie moyen demeure bien plus faible qu’en métropole, et les inégalités sont 30% plus élevées. Les revenus modestes sont particulièrement plus faibles qu’en métropole. L’Est et le Sud sont les régions les plus pauvres car l’accès à l’emploi y est plus difficile. Le poids des prestations sociales dans le revenu disponible est 3 fois plus important qu’en métropole. Sans cette redistribution, plus de la moitié des réunionnais vivraient sous le seuil de pauvreté.
Taux de pauvreté par région à La Réunion
Les conditions de logement progressent de façon hétérogène
Le parc de logements a fortement progressé à La Réunion depuis les années 1990, notamment avec l’appui des dispositifs de défiscalisation. 72% des ménages réunionnais habitent une maison, dont ils sont presque tous propriétaires. La part des locataires augmente, et ce sont ceux qui, avec les accédants, fournissent les taux d’effort les plus élevés. Le surpeuplement recule mais il reste 3 fois plus important qu’en province métropolitaine, et il ne baisse pas pour les locataires du parc social et les familles mono-parentale. Un ménage sur dix vit dans un logement qui comporte au moins 3 défauts, et l’humidité reste le principal défaut des logements à La Réunion.
Consultez le Panorama économique et social de La Réunion 2017
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Sources : INSEE, OPMR
OPMR (Observatoire des Prix des Marges et des Revenus) : celui de La Réunion est l’un des sept observatoires existant actuellement dans les DOM. Créé en 2007, il a pour principale mission d’étudier le coût de la vie à La Réunion et le pouvoir d’achat de ses habitants.
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