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La qualité de l’eau du robinet distribuée à La Réunion est assez variable. La moitié des réunionnais disposent d’une eau de bonne qualité, mais l’autre moitié est alimentée par des eaux dont la sécurité sanitaire est insuffisante.

L’eau distribuée à La Réunion est exclusivement captée dans le milieu naturel. Elle peut être d’origine souterraine, superficielle ou mixte, et chacune d’entre elles ont leurs propres caractéristiques. Les eaux souterraines sont logiquement mieux protégées que les eaux superficielles qui sont plus vulnérables. Sur l’ensemble des 200 prises d’eau exploitées pour l’alimentation de la population à La Réunion, 51% des volumes prélevés proviennent de captages d’eaux superficielles, et 43% de la population reste alimentée exclusivement par des captages d’eaux superficielles en 2018. Les eaux subissent un traitement de potabilisation adapté à la qualité de l’eau brute prélevée au captage et sont ensuite distribuées. C’est la qualité initiale des eaux prélevées et la maîtrise des opérations de désinfection qui permettent de garantir la sécurité sanitaire des eaux distribuées. 4 gestionnaires se partagent la distribution de l’eau à La Réunion : Cise Réunion, Véolia Eau, La Créole et Sudéau. C’est l’ARS Océan Indien qui suit la qualité de l’eau du robinet distribué à La Réunion et les différents niveaux de risques sanitaires microbiologiques.

Qualité de l’eau du robinet à La Réunion en 2018

Carte-qualité-eau-robinet-reunion-2018

Les unités de distribution ont été réparties en trois classes, correspondant à des niveaux de sécurité sanitaire, évalués en fonction de l’équipement des réseaux.

Risque-maitrisé Risque microbiologique maîtrisé : Le réseau est alimenté par une eau bénéficiant d’un traitement de potabilisation adapté à la qualité des eaux brutes prélevées : eau souterraine chlorée et/ou eau d’origine superficielle clarifiée et chlorée

Risque-potentiel Risque microbiologique potentiel : Le réseau est alimenté en tout ou partie par une eau d’origine superficielle ne bénéficiant pas de traitement de potabilisation adapté (absence de clarification)

Risque-avéré Risque microbiologique avéré : Le réseau est alimenté par une eau ne bénéficiant d’aucun traitement de potabilisation (absence de chloration) et/ou par une eau dans laquelle ont été détectés des parasites intestinaux (Giardia, Cryptosporidium).

En 2018, 49% des abonnés sont alimentés par des réseaux correctement équipés, dans la mesure où il s’agit d’eaux souterraines potabilisées par désinfection, ou d’eaux superficielles traitées par clarification avant désinfection. 46% des abonnés, sont alimentés par des réseaux ne garantissant pas une sécurité sanitaire suffisante, du fait de l’absence de traitement de clarification des eaux d’origine superficielle avant désinfection. Néanmoins, une partie des abonnés (31%) bénéficient d’une alimentation mixte. Ces modes d’interconnexion permettent de substituer par des apports souterrains les ressources superficielles lorsque celles-ci sont dégradées, réduisant ainsi le risque sanitaire en diminuant la fréquence et l’intensité des non-conformités. 5% des abonnés sont alimentés par des réseaux pour lesquels le risque sanitaire est avéré (détection de parasites pathogènes) ou permanent (absence de désinfection). Ces cas se situent sur certains secteurs des communes de Bras-Panon, Saint-André, Sainte-Marie, la Plaine des Palmistes, Cilaos et Salazie.

D’autres contrôles sanitaires sont opérées sur la qualité de l’eau à La Réunion, notamment concernant les nitrates et les pesticides qui résultent d’activités humaines dont l’impact sur l’environnement est insuffisamment maîtrisé.

  • Nitrates : les contrôles effectués montrent que 82,4% des captages délivrent une eau de très bonne qualité sur le paramètre nitrates (concentrations inférieures à 10 mg/l), bien qu’une augmentation significative de la teneur en nitrates des ressources en eau a été enregistrée au cours des vingt dernières années à La Réunion, particulièrement sur les eaux souterraines plus impactées.
  • Pesticides : les contrôles réalisés ont détecté la présence de pesticides sur 18% des captages, les régions Est et Sud étants les plus impactées par la présence de pesticides dans les nappes phréatiques (en lien avec une activité agricole plus importante). Néanmoins les concentrations détectées sont restées faibles et largement inférieures aux valeurs-guide sanitaires définies par l’Organisation mondiale de la Santé.

La qualité de l’eau du robinet peut également être impactée lors d’évènements climatiques (cyclones, fortes pluies, sécheresse…), ainsi que lors de travaux réalisés sur les réseaux. Ce sont les gestionnaires et exploitants qui assurent l’information en temps réel des usagers sur la qualité de l’eau de leur secteur.

Ressources et gestion de l’eau

  • Ressources en eau : les eaux mises en distribution pour les usages des populations proviennent de ressources souterraines ou superficielles.
    • Les eaux souterraines sont captées soit directement dans l’aquifère, par pompage (puits ou forages), soit au point d’affleurement de l’aquifère, par des sources (résurgences) ou des galeries drainantes.
    • Les eaux superficielles sont prélevées, en général gravitairement, dans un cours d’eau (captage au fil de l’eau) ou dans une retenue d’eau.
    • Certaines unités de distribution, dites « mixtes », sont alimentées par plusieurs ressources d’origines souterraine et superficielle, soit simultanément, soit alternativement.
    • A La Réunion, les unités de distribution sont desservies par 110 captages d’eaux superficielles (59% des ressources), 85 pompages dans les aquifères (46%), ainsi que 1 source coiffée à l’émergence (1%) et 4 galeries drainantes (2%).
  • Gestion de l’eau : les maires sont responsables de l’approvisionnement de la population de la commune en eau et celle-ci doit être potable. Le service de distribution d’eau est géré :
    • Soit directement par la collectivité, en régie communale. La collectivité assure l’entretien et les travaux en totale autonomie financière. C’est le cas pour 5 communes, qui gèrent la totalité de leurs unités de distribution. Les 34 réseaux concernés représentent 19% du parc des unités de distribution et desservent 16% des abonnés.
    • Soit par une société spécialisée, liée à la collectivité par contrat d’affermage. La collectivité reste propriétaire des équipements, assure les investissements nécessaires, mais charge une société privée d’exploiter le service de distribution contre rémunération directe par les usagers. C’est le cas pour 81% des réseaux, qui alimentent 84% des abonnés.
    • A La Réunion, les eaux destinées à la consommation humaine sont distribuées par 177 unités de distribution publiques. Ce parc est caractéristique des régions de montagne, dont le relief engendre un morcellement des réseaux, qui alimentent, pour la majorité, des zones bien localisées et un nombre d’abonnés limité. Ainsi, 76% des unités desservent des secteurs de moins de 5 000 habitants et approvisionnent 29% de la population totale.

Quelques conseils pratiques

  • Pour économiser l’eau
    • Je ferme le robinet quand je me lave les dents ou fais la vaisselle
    • J’utilise le balai, plus pratique et économique que le jet d’eau, pour nettoyer ma varangue
    • Je privilégie de prendre une douche plutôt qu’un bain
    • J’utilise le bouton «3 litres» en cas de petits besoins… c’est bien souvent suffisant
  • Pour mieux consommer
    • De retour au domicile après une longue absence, l’eau a stagné dans les canalisations et peut être momentanément impropre à la consommation. Faire couler l’eau quelques minutes avant de la boire.
    • Lors de fortes pluies, des problèmes de qualité peuvent affecter de manière ponctuelle les captages. Si vous êtes alimentés par une eau de surface non filtrée, il est alors recommandé de porter l’eau du robinet à ébullition pendant au moins 3 minutes avant consommation ou boire de l’eau embouteillée.
    • Pour éliminer le goût de chlore, laisser l’eau du robinet dans une carafe ouverte pendant quelques heures dans le réfrigérateur.
    • Utiliser l’eau du réseau d’eau froide pour l’alimentation (boisson, préparation ou cuisson des aliments), une température élevée peut favoriser la dégradation de la qualité bactériologique ainsi que le transfert dans l’eau des métaux qui constituent les canalisations et les chauffe-eaux.

Source : ARS Océan Indien

Pour aller plus loin :