Cartographie des quartiers de La Réunion

Les quartiers de l’île de La Réunion sont très différents, certains très défavorisés et qui concentrent les difficultés, d’autres plus aisés qui nécessitent moins d’aide, mais restent en dessous de la moyenne nationale. L’Insee a ainsi classé les 114 grands quartiers de La Réunion, des plus précaires au plus aisés.

L’INSEE a actualisé en octobre 2018 son étude cartographique sur les quartiers de La Réunion. Les 114 grands quartiers de La Réunion peuvent être répartis en cinq groupes homogènes selon des critères socio-économiques (précarité monétaire, structure familiale, habitat).

Synthèse

Avec 40 % de sa population vivant sous le seuil de pauvreté, La Réunion fait dans son ensemble face à une très forte précarité monétaire. Pour autant, les fragilités sociales sont très hétérogènes selon les quartiers. Les difficultés les plus importantes se concentrent dans les quartiers urbains pauvres car ils cumulent manque d’emplois, nombreux logements sociaux et forte dépendance aux prestations sociales, et leurs situation se dégradent. Les habitants de quartiers pauvres plus ruraux sont davantage propriétaires de leur logement et reçoivent un peu moins d’aide sociale mais subissent un taux de pauvreté élevé. Le niveau de vie est plus élevé dans les quartiers proches des centres-villes mais leurs habitants restent vulnérables notamment en ce qui concerne les conditions de logement. Les quartiers de propriétaires moins pauvres et éloignés des centres-villes se développent et ont presque doublé depuis 2010. Ils représentent près d’un tiers de la population. Dans les quartiers les plus aisés, le taux de pauvreté est deux fois moins élevé que la moyenne réunionnaise, mais il reste tout de même plus élevé qu’en métropole.

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Groupe 1 : les quartiers urbains qui cumulent les difficultés

Le groupe 1 regroupe les 13 quartiers qui cumulent les difficultés socio-économiques et ils sont situés dans six communes de La Réunion : Saint-Denis, Le Port, Saint-Paul, Saint-Louis, Saint-Pierre, Saint-Benoît et Saint-André. Il s’agit de quartiers urbains, chacun d’eux comprenant au moins un quartier de la politique de la ville sur son territoire. Avec 100 300 habitants, ils représentent 12 % de la population réunionnaise, et 52 % des habitants de ces quartiers vivent sous le seuil de pauvreté. Cette forte précarité sociale est d’abord lié à un fort de taux de chômage, et elle est notamment aggravée par des structures familiales qui pèsent sur les niveaux de vie (famille nombreuse, famille mono-parentale…). La part de logements sociaux y est très importante. La situation dans ces quartiers n’évolue guère entre 2010 et 2015, voire se dégrade notamment en matière d’emploi et de dépendance aux aides sociales.

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Groupe 2 : les quartiers pauvres de propriétaires à dominante rurale

Le groupe 2 regroupe 27 quartiers et presque le quart de la population réunionnaise, et dont les 2/3 habitent dans le Sud. Il s’agit de communes à dominante rurale (Cilaos, Salazie, Sainte- Rose, Saint-Joseph et Saint-Philippe) et de zones périphériques de villes étendues comme Le Tampon ou Saint-Paul. Ces quartiers se caractérisent par une pauvreté très élevée et à peine moins que celle du groupe 1, mais ils se distinguent car leurs habitants sont en revanche deux fois moins nombreux à être totalement dépendants des prestations sociales (part plus élevée de propriétaires, moins de famille mono-parentale), et que le taux d’emploi y est plus élevé. C’est dans ces quartiers que la précarité monétaire et sociale des personnes âgées est la plus forte.

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Groupe 3 : les quartiers vulnérables proches des centres-villes

Le groupe 3 regroupe 19 quartiers et un cinquième de la population réunionnaise. Il s’agit de quartiers proches des centres-villes qui se situent globalement dans la moyenne régionale en matière de niveau de vie, de taux d’emploi et de pauvreté, mais qui se démarquent en ce que la majorité des habitants résident dans des logements collectifs et que les personnes seules y sont plus nombreuses que la moyenne. Le taux de pauvreté hétérogène en fonction des quartiers explique la proportion plus importante de locataires d’un logement social dans ce groupe.

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Groupe 4 : les quartiers de propriétaires moins pauvres et éloignés des centres-villes

Le groupe 4 regroupe avec plus de 250 000 habitants près d’un tiers de la population réunionnaise, et cette population a augmenté deux fois plus vite que la moyenne régionale entre 2010 et 2015. Il s’agit de quartiers très dispersés et plutôt excentrés des centres-villes qui se caractérisent par un taux de pauvreté moins élevé et une proportion moindre de ménages dépendant totalement des prestations sociales par rapport à la moyenne régionale. Contrairement au groupe 3, les habitants sont majoritairement propriétaires de leur logement et bénéficient de meilleurs conditions de logement. Ces quartiers bénéficient aussi d’une meilleure insertion en matière d’emploi et de structures familiales plus favorables.

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Groupe 5 : les quartiers les plus aisés

Le groupe 5 rassemble 19 quartiers et avec plus de 145 000 habitants représente 1 réunionnais sur 6. Ils sont situés pour l’essentiel dans les communes de Saint-Denis, Sainte-Marie, La Possession, Saint-Paul et l’Etang-Salé. Les habitants de ces quartiers ont en moyenne un niveau de vie médian comparable à celui de métropole, bien que les inégalités de revenus et le taux de pauvreté y sont nettement plus forts qu’au plan national. Ces quartiers moins défavorisés se caractérisent aussi par un fort dynamisme démographique puisque la population de ce groupe a augmenté deux fois plus vite que sur l’ensemble de La Réunion entre 2010 et 2015.

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