La Réunion est le point d’attache de 2 groupes de territoires : les Terres Australes et Antarctiques Françaises (TAAF), et les « îles Eparses » qui leur sont rattachées. La Réunion concentre ainsi près de la moitié des eaux territoriales françaises, dont des zones à forts enjeux économiques ou scientifiques.
Il est en général assez peu connu de La Réunion qu’elle administre les TAAF et les Iles Eparses, et qu’elle représente par conséquent près de la moitié des eaux territoriales françaises. Ces territoires sont placés sous l’autorité du ministère des DOM-TOM, et sont administrés par le préfet de La Réunion. Ils ne font pas partie de l’union européenne et ils sont tous classés en réserves naturelles. Sur la majorité de ces îles, on trouve une station météorologique et un détachement militaire du FAZSOI (Forces armées de la zone sud de l’océan Indien) et/ou des gendarmes. Les TAAF, auxquelles ont été rattachées les îles Eparses, sont ainsi divisés en 5 districts : District de Terre Adélie (1), District de Kerguelen (2), District de Crozet (3), District de Saint-Paul et Amsterdam (4), District des îles Eparses (5).
Les TAAF – Terres Australes et Antarctiques Françaises
L’administration des TAAF est la seule administration nationale décentralisée, puisque son siège se trouve à Saint-Pierre de La Réunion, lieu historique d’où partaient les goélettes vers les îles australes au XIXè siècle. C’est le Préfet de La Réunion qui administre les territoires des TAAF, ainsi que les îles Eparses qui sont rattachées aux TAAF.
Saint-Paul et Nouvelle-Amsterdam : Deux îles volcaniques situées dans le Sud de l’océan Indien, l’île de Saint-Paul mesure 8 km², l’île d’Amsterdam 58 km², elles sont distantes l’une de l’autre de 90 km. Amsterdam est un cône tronqué de 5km sur 3, tandis que Saint-Paul est un cratère envahi par la mer. Une base scientifique et météorologique permanente est installée sur Amsterdam. Ces îles abritent de nombreux gorfous, et les eaux environnantes sont riches en poissons et en langoustes. Amsterdam a été renommé Nouvelle-Amsterdam.
Crozet : Cet archipel situé dans le Sud de L’océan Indien est composé de 5 îles volcaniques, réparties en deux groupes d’îles distants d’une centaine de kilomètres. La plus grande île, l’île de la Possession (140 km²) accueille une base scientifique permanente. Ces îles abritent de très importantes colonies de gorfous (dorés, sauteurs) et de manchots (royaux, papous…).
Kerguelen : Egalement connu sous le nom d’îles Kerguelen ou d’îles de la désolation, cet immense archipel de 7000 km² situé au Sud de l’océan Indien dans les « cinquantièmes hurlants » est soumis à des conditions climatiques extrêmes. L’île principale, Grande Terre, accueille scientifiques, météorologues et militaires durant toute l’année. Si la flore est pauvre, l’île étant couverte en partie par la calotte glaciaire Cook, elle abrite une faune abondante et variée : oiseaux marins, oiseaux nageurs, mammifères (otaries, phoques, éléphant de mer, cétacés…).
La Terre Adélie : La Terre-Adélie est une bande étroite de l’Antarctique qui couvre une superficie d’environ 432 000 km². Cette terre soumise à des conditions climatiques extrêmes abrite une faune importante, et un patrimoine biologique exceptionnel souvent sous-estimé, car l’antarctique est la seule grande région froide du globe qui soit encore de nos jours dans un état voisin de son état d’origine. Elle abrite la base scientifique française Dumont-d’Urville, sur l’île des Pétrels à 5 km du continent antarctique. La revendication de ce territoire par la France n’est pas universellement reconnue.
Les « îles Eparses »
Elles comprennent cinq îles ou groupes d’îles situées dans le canal du Mozambique : Bassas da India, Europa, Juan de Nova et les Glorieuses, et au Nord de La Réunion, l’île Tromelin. Elles sont, depuis la loi du 21 février 2007, incorporées aux Terres Australes et Antarctiques Françaises.
Tromelin : L’île de Tromolin est située à environ 500 km au Nord de La Réunion, et à 450 km de la côte Nord Est de Madagascar. Cette île minuscule (1 km², 1600 mètres de long sur 600 de large) et plane est aujourd’hui surtout d’un intérêt pour la connaissance des phénomènes météorologiques tropicaux et des cyclones. L’île dispose d’un aérodrome et d’une station météorologique permanente. Cette île est revendiquée par l’île Maurice, notamment pour ses eaux poissonneuses.
Bassas da India : Bassas da India est un atoll de 0,2 km2 situé dans le canal du Mozambique, à 380 km à l’ouest de Madagascar et à 130 km au nord-ouest de l’île Europa. Cet atoll est composé d’une barrière de corail circulaire de 12 km de diamètre et de 35 km de circonférence. Les terres de Bassas de India sont presque entièrement recouvertes à marée haute, la faune et la flore aérienne sont par conséquent totalement absentes de l’île, qui est inhabitable.
Europa : Avec presque 30 km² (6 km sur 7), Europa est la plus grande île des îles Eparses. Elle est située dans le sud du canal du Mozambique à 300 km environ des côtes Sud-Ouest de Madagascar. En partie couverte d’une forêt d’euphorbes, l’île Europa abrite une faune très riche (oiseaux marins, tortues marines…) et constitue un sanctuaire majeur de nature préservée de l’ouest de l’océan Indien. La France entretien une présence permanente sur l’île (scientifique et militaire) depuis 1950. Cette île est revendiquée par Madagascar.
Juan de Nova : L’île de Juan de Nova est située dans le canal du Mozambique, à 200 km environ à l’Ouest des côtes malgaches. D’une superficie de presque 5 km² (6 km de long sur 1500 m de large), cette île en forme de croissant abrite une des colonies de sternes (oiseaux) les plus importantes du monde. Ainsi, le Guano (excréments des oiseaux marins) déposé à été exploité au cours du XXè siècle. L’île comporte une piste d’avion, une station météo, et une présence scientifique et militaire est assurée en permanence.
Les Glorieuses : L’archipel des Glorieuses, situé entre Madagascar et l’archipel des Comores, est composé de 2 îles sablonneuses entourées par une barrière de corail qui émerge par endroit (Rocher du Sud, Roches Vertes et l’île aux Crabes ou île aux Épaves). La plus grande île, Grande Glorieuse, qui mesure 3 km de diamètre est partiellement recouverte de filaos et de cocotiers. Le Coprah y a par ailleurs été exploité jusqu’en 1958. La deuxième île de l’archipel, l’île du Lys, est de forme triangulaire et mesure 600 mètres de diamètre. Cet archipel classé en réserve naturel, n’autorisant que la présence scientifique ou militaire, accueille toutefois tous les deux ou trois ans quelques touristes (20-30), qui embarquent, moyennant autorisation express des autorités françaises et 4000€ environ, à bord du Marion-Dufresne, le ravitailleur des Terres australes et antarctiques françaises.
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